"J'essaie de dessiner des sculptures," explique David Moreno. L'artiste barcelonais travaille le bois, le plastique, l'acier – ainsi que les cordes de piano – pour concevoir des structures qui font penser à des croquis d'architecte en trois dimensions.
Les sculptures de Moreno ressemblent à des esquisses. Elles figurent une architecture imaginaire, située à mi-chemin entre concept et réalisation, entre maquette et ouvrage ciselé. C'est ce qui leur donne une apparence si légère : elles semblent n'être pas complètement matérialisées. Elles appartiennent encore au domaine de la pensée. On pourrait parler d'une architecture qui n'a pas renoncé aux rêves et aux chimères de l'architecte. Pas renoncé non plus, peut-être, à un dessein utopique. Après tout l'architecture porte en elle une dimension sociale et collective qui la met en connivence avec les aspirations des êtres et des sociétés.
Le travail de David Moreno évoque en nous quelque chose qui relève d'un idéal, qu'il soit politique, ou bien de nature plus intime et individuelle. Les édifices allégoriques de l'artiste catalan sont des châteaux en Espagne, des moulins de Don Quichotte, des mirages qui vibrent et qui scintillent sous l'œil du regardeur.
Et de fait, le travail de David Moreno a des propriétés cinétiques. Les yeux se perdent dans les entrelacs de ces hachures et interstices qui laissent filtrer le jour à travers elles. L'artiste parait ainsi donner raison à la phrase célèbre de Le Corbusier: "L'architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière."
David Moreno est né à Barcelone en 1978. Avec une formation initiale en architecture, il se consacre très vite à sa pratique artistique et expose depuis 2006 dans des galeries et musées à travers le monde. Il vit et travaille aujourd'hui entre Barcelone et Rotterdam.