Patrick Guidot
78 1/2 x 59 in
J'ai eu la chance d'arpenter le canyon du diable dans un endroit extraordinaire de l'Amazonie la plus au nord, où se trouve la cascade "Salto Ángel", la plus haute du monde.
Sur le chemin il s'est passé plusieurs évènements troublants et relevant de l'extraordinaire, permettant une projection introspective en dehors du cadre habituel. Et sur le retour de la cascade, j'ai dû faire une partie du chemin seul, et j'ai bien failli me perdre.
Depuis, cette expérience intense nourrit en permanence mon imaginaire.
J'ai pensé de nombreux récits de ce qu'il peut arriver quand lorsqu'on se perd dans une forêt/jungle comme celle-ci — le plus souvent à travers mes peintures.
Lors de mes recherches autour de ces thèmes, j'ai pu faire la connaissance de l'histoire de Juliane Koepcke — à travers les films "Wings of Hope" & "I miracoli accadono ancora"—qui, suite à un crash d'avion dont elle a été la seule survivante, réussi à retrouver la civilisation en suivant le cours d'eau dont le nom est Rio Chibonia (qui donne ainsi son nom au tableau)
Lors de ce voyage à Canaima, et comme je le fais lors de petites expéditions personnelles telles que celles-ci, j'ai réalisé quelques dessins.
C'est ceux-là que je souhaitais partager avec Darina et son conjoint.
Ce ne sont pas vraiment des dessins pour vendre, simplement des moyens de se rappeler.
Le résultat de ces recherches se trouve in fine dans la toile Rio Chibonia, ainsi que quelques autres toiles et collages de la même série (que je mets également en Pièce jointe avec leur taille et description).
Comme j'ai pu le dire lors d'un entretien :
"Je perçois les bois, les forêts, et plus généralement les espaces vierges comme des environnements catalytiques. Un lieu de croissance. Le lieu même de croissance. Dans l'Art, la forêt à une place particulière, elle a pu servir de symbole à un retour aux sources. C'est le cas pour Gustave Courbet, par exemple, qui retourne sur les terres de son enfance pour traquer les sources dans les bois du Jura notamment dans La Source de La Loue,1863. Dans le champ contemporain, la forêt est dans tous les viseurs. Les actualités rapportent de manière quotidienne les hectares détruits sur tous les continents, à cause de l'activité humaine ou bien des désastres dus au changement climatique. Les sources de vie s'amenuisent.
Je suis également attiré par leur dimension magique et mystique, où la forêt est utilisée comme symbole de portail et de labyrinthe."