« Cette série se déroule à Montmartre, connue pour être une scène artistique très active au début du XXe siècle à Paris. Bien que la réalité quotidienne y change, ce lieu reste une source d’inspiration avec un héritage toujours aussi riche. »
– Rakajoo
Le Paris de Rakajoo est celui du Moulin Rouge et de Montmartre, ces quartiers populaires aux nuits festives et remplies de vie. Avec « Ville Lumière » sa première exposition personnelle en Chine, chez Danysz Shanghai, l’artiste parisien brosse un portrait intimiste de sa ville : un Paris réaliste, le Paris connu pour ses spectaculaires soirées et ses terrasses de café que l’on pourrait qualifier d’asile reposant, tel un écrin rassurant permettant de s’octroyer le temps d’observer le monde à travers le prisme d’un verre.
Le Paris de Rakajoo est également ce lien qu’il entretient avec les maîtres de l’art moderne tels que Picasso et Toulouse-Lautrec, auxquels il rend un hommage pénétrant. Inspiré par l’image de la Ville Lumière dressée avant lui par ces illustres artistes peintres qui ont marqué l’histoire de l’art et qui ont alimenté sa réflexion, Rakajoo nous ouvre les portes de son intimité peignant les lieux qui lui sont familiers, ceux dans lesquels il a grandi, ceux qu’il a fantasmés et qui lui sont chers.
L’exposition « Ville Lumière » postule que Rakajoo, surnommé par Télérama « Le Toulouse-Lautrec de Château Rouge » en 2021, s’inscrit bel et bien dans une filiation artistique avec ces artistes majeurs de la modernité. L’artiste autodidacte nous invite à voyager au sein de la capitale française et nous dévoile des œuvres inédites représentant une ôde à la Ville Lumière qui scintille d’éclairages aux milles couleurs faisant aussi écho aux vues de Pudong depuis le célèbre Bund. Comme une évidence pour le peintre, qui d'une ville à l'autre nous porte par la magie des lumières artificielles, l’analogie entre Shanghai et Paris devient dès lors indéniable.
Artiste aux multiples facettes, Rakajoo excelle dans l’art de la composition : sa toile est le support d'une véritable narration et le peintre se fait conteur. Plus que des lieux, il représente des ambiances, réalisant des peintures à l’huile et à l’acrylique dans lesquelles il aime raconter des histoires et des vies.
Avec « Ville Lumière » le visiteur suit l’artiste dans ses déambulations urbaines au cœur de la capitale, traversant une rue, empruntant le métro, ou encore s’arrêtant à une terrasse de café : une philosophie, une manière typiquement parisienne de partager les espaces de vie communs. Chacun découvre alors dans ses œuvres des scènes contemporaines du quotidien parisien. Il s’agit là pour l’artiste, de saisir l’instant avec son pinceau se concentrant sur l’anecdotique et l’intime allant au-delà de la représentation du grand spectacle.
Dans l’œuvre monumentale « Chemins croisés », l’artiste nous fait entrer au cœur du mythique Moulin Rouge et nous nous retrouvons alors mêlés au public. Par le truchement de ses multiples points de fuite, il attire le regard partout à la fois sans jamais se fixer. On part à la recherche des danseuses, on suit un serveur, puis on arrive au cœur de l’intimité des préparatifs dans les coulisses. À l'instar de Toulouse-Lautrec qui avait aussi immortalisé le Moulin Rouge dans ses inoubliables tableaux, Rakajoo nous fait pleinement vivre l’expérience. Face à son œuvre, il devient possible de ressentir la gaieté contagieuse du French Cancan sur lequel se lèvent fougueusement les jambes des danseuses au rythme de la musique entrainante.
Néanmoins, tout en s’inscrivant dans cette tradition picturale française, l’artiste peintre ose s’en affranchir et nous invite dans son univers personnel et contemporain. S’il marche sur les pas de ses prédécesseurs, s’il arpente les mêmes lieux et revendique leur héritage avec ferveur et admiration, Rakajoo n’en reste pas moins influencé par l’esthétique de son époque en proposant avec audace une nouvelle forme de représentation plus inclusive, actuelle et inédite.
Rakajoo est diplômé de la section Art & Image de l’école Kourtrajmé fondée par l’artiste JR et le réalisateur Ladj Ly. A la fois peintre, designer dans le cinéma d’animation, auteur de bandes dessinées et champion de boxe, il réalise en 2018 une exposition sur le thème du sport à la demande de la Fondation Jean-Luc Lagardère. S’ensuivent alors diverses expositions collectives comme « Jusqu’ici tout va bien » au Palais de Tokyo en 2020. En 2021, il présente sa première exposition individuelle, « Les Trois Châteaux » à la galerie Danysz Paris – Marais.