Du 14 mai au 20 juin 2016, Charles Pétillon prend possession de la galerie Magda Danysz à Shanghai pour une exposition étonnante. Fort de son succès à Londres, grâce à son impressionnante installation au Covent Garden, le photographe s’aventure cette fois-ci en Chine, à la conquête d’un nouveau public. Cette exposition est l’occasion de découvrir le travail de cet artiste engagé, à travers sa série de photographies Invasions qu’il ne cesse de développer, mais aussi à travers une toute nouvelle installation conçue spécialement pour la galerie.
Ses installations uniques sont créées à partir de ballons blancs par dizaine, voire par milliers, que Charles Pétillon assemble et illumine grâce à des pieds de lumière. Flottant dans les airs, ses nuages de ballons blancs s’immergent dans les lieux précieusement choisis par l’artiste, qui en souligne les particularités. Sa série Invasions regroupe les empreintes photographiques de grande qualité de ces installations éphémères.
Outre ces clichés, Charles Pétillon présente une installation inédite, créée spécialement pour la galerie. Cette œuvre constituée de plusieurs dizaines de milliers de ballons attire immédiatement l’œil du visiteur qui peut s’y intégrer lui-même allant jusqu’à la parcourir. Le visiteur est alors invité à vivre une expérience ludique et enrichissante, du 14 mai au 20 juin.
Chaque photographie résulte d’un processus long. Ce ne sont guère plus de simples images capturées instantanément par l’appareil photographique, mais bien des installations que le photographe met en place, dans le but d’obtenir une scène où chaque élément participe de l’ensemble.
`Le procédé créatif se développe en plusieurs étapes de l’imagination de l’image, de repérages des lieux, de demandes d’autorisation si besoin est. Il dépend de contraintes matérielles et surtout météorologiques, car la lumière à une place essentielle dans ses photographies, qu’elle soit naturelle ou artificielle, comme celle qui émane des pieds de lumière qui retiennent et maintiennent les ballons ensembles.
La prise de vue est rapide, puisqu’elle ne peux excéder une journée, à cause des contraintes matérielles et météorologiques associées à ses installations. Parfois aidé d’assistants, Charles Pétillon repère d’abord le lieu, et étudie chaque détail de celui-ci comme par exemple, les distances entre les objets qui le composent. Quand il ne peut pas se rendre sur le lieu préalablement, comme pour ses prises de vues en Bolivie, il fait de nombreuses recherches sur Internet pour pouvoir obtenir tous les détails dont il a besoin. Cinq photographies seront prises durant l’installation de la scène, pour retenir les étapes de l’installation. De ces cinq photographies est crée un photomontage, qui, s’il est satisfaisant, sert de base à la prise de vue finale. Ainsi, le travail de Charles Pétillon montre bien qu’une photographie ne résulte pas tout le temps du hasard, mais parfois d’un processus de construction long, qui répond à un temps de réflexion et d’imagination.
Cependant, bien que la technique et la mise en forme des photographies constituent une part importante de son travail, c’est l’idée qui est au cœur de tout. Dans cette série de 24 photographies, intitulée Invasions, c’est l’homme, ses actions, son rapport à l’environnement et au temps qui passe qui vont être à l’honneur. On y trouve des objets de la vie de tous les jours, comme une maison, une voiture ou une cabine téléphonique, délaissés de toute présence humaine. Ce sont d’autant plus de traces que l’homme laisse derrière lui, au sein d’un environnement, et qui attestent de sa présence passée et de son absence actuelle.