Né en 1976 à Paris, Ludovic Vernhet s'exprime, dès son adolescence, sur les murs de sa ville par le tag, puis par le collage. Parallèlement à ce travail dans l’espace public, dont ses photographies gardent la trace, il a élargi sa pratique artistique à la sculpture, au dessin et à la peinture.
L’artiste bâtit depuis des années un monde singulier, à la fois élégant et féroce, simple et parfois caustique, peuplé de chimères biotechnologiques. Sur les murs de Paris, Londres, New York ou Shanghai surgissent ainsi de façon monumentale des créatures hybrides et des espèces végétales inédites : une abeille portant un masque à gaz, des champignons aux allures étranges de centrales nucléaires, des tournesols dont les pétales sont des fusils, des fleurs composées de caméras de vidéosurveillance… Une nature dérangée qui sort de ses codes génétiques pour se reconstruire à l’aide de composants mécaniques.
Jouant d’une palette chromatique volontairement restreinte, Ludovic Vernhet oppose un vert acide et lumineux à des nuances de gris pour mieux mettre en valeur l’élément étranger au sein de ses mutations et accentuer le contraste entre la beauté éclatante de la nature et la sourde menace de nos technologies modernes. À travers ce travail, l’artiste souligne les contradictions qui cohabitent dans notre monde et tente, à sa façon, de réconcilier cette dualité qui caractérise notre époque.
L’artiste invite ainsi le regardeur à s’interroger sur l’obsession du XXIème siècle pour les technologies et l’électronique, et à prendre conscience des effets de leur consommation sur le monde. Jouant sur le décalage visuel et sémantique que produisent ces créatures hybrides et espèces végétales imaginaires sur un mode biomécanique, ses œuvres parlent de la capacité d’adaptation et de réaction des êtres vivants et sont autant d’alertes sur les risques de voir l’empreinte humaine laissée sur la nature se retourner un jour contre elle.
Ludovic Vernhet intervient régulièrement dans l’espace public, souvent en lien avec des institutions comme le Centre Pompidou (Paris), le Power Station of Art Museum (Shanghai), ou encore la Condition Publique (Roubaix). Son travail d’atelier a notamment été présenté au Urban Nation Museum (Berlin), au CAFA Museum (Pékin), et au Musée en herbe (Paris).