VIBRATIONS - 1010, ELIAS CRESPIN, JAN KALáB, DAVID MORENO, FELIPE PANTONE & LI SHURUI

11 Février - 15 Mars 2023 Shanghai

« 80 ans séparent Vasarely du jeune Felipe Pantone et pourtant s’ils s’étaient rencontrés, leurs discussions sur l’art et ses formes possibles eurent très certainement été sans fin. »
- Magda Danysz

Le deuxième volet de l’exposition « Vibrations » qui s’est tenue en 2019 à la galerie Danysz Paris - Marais s’exporte désormais à Shanghai. Forte de son précédent succès, l’exposition optico-cinétique à la fois vibrante, participative et contemplative, évolue autour de noms historiques de l’art contemporain et laisse place à une nouvelle génération d’artistes. Plus de 70 ans après l’avènement de ce mouvement qui a su franchir les frontières, les artistes réunis au sein de « Vibrations », tels que 1010, Elias Crespin, Jan Kaláb, David Moreno, Felipe Pantone et Li Shurui apportent un discours nouveau qui a su tirer profit des nouvelles technologies.

 

Ces artistes qui s’inspirent tout en s’émancipant des grands maîtres des années 60, mettent ainsi en lumière des formes abstraites géométriques, tendance englobant aussi l’art cinétique, qui continuent de bousculer les repères visuels. En effet, au-delà du dialogue international que la galerie Danysz défend depuis plus de 30 ans, il s’agit là d’un dialogue de différentes générations qui est proposé à travers l’exposition « Vibrations ».

 

Il est dès lors essentiel de revenir aux origines de ce mouvement marquant afin de comprendre la complexité et la beauté de l’abstraction géométrique. En effet au sortir de la seconde guerre mondiale et épris par un vent de liberté, un groupe d’artistes se rejoint autour d’une esthétique nouvelle tout en refusant un académisme qui pourrait être lié à une tradition figurative. De Vasarely à Cruz-Diez sans oublier Soto et Le Parc, les éléments au cœur de leur art et qui les rassemblent sont ces formes claires et radicales. Au-delà de la narration, l’émotion trouve sa source dans la combinaison des formes et des couleurs. Théorisé par Vasarely en 1955 avec le « Manifeste Jaune », ce mouvement défend des idées fortes autour de l’art participatif, du dynamisme apportant ainsi les premiers fondements autour du multiple.

 

Cette exposition collective présente des oeuvres de Felipe Pantone, artiste qui revendique l'exactitude et la rationalité, situant son travail à l'intersection entre art et science. Pantone qui a commencé à l'adolescence en pratiquant le street art à Torrevieja, dans le sud de l'Espagne, s’est vu progressivement évoluer pour laisser place à l'abstraction géométrique. Les visiteurs sont invités à prendre part à la transformation cinétique des œuvres de l'artiste qui sont participatives, ludiques, esthétiques et contemplatives et consistent en un chaos maîtrisé qui se donne pour une représentation du monde à l'ère du numérique.

 

Quant à Elias Crespin, ses mobiles composés de mailles métalliques modelées à la main ou d’éléments individuels de différents matériaux forment un ensemble de figures géométriques. Suspendues à des fils en nylon presque invisibles reliés à des moteurs, dirigés à leur tour par une programmation informatique, ses sculptures dessinent doucement dans l’espace une danse et se transforment de façon presque imperceptible. Elles passent d’une forme à l’autre et de l’ordre au chaos suivant une chorégraphie créée par l’artiste. À cette recherche sur la forme, l’espace, le temps et le mouvement, l’artiste Vénézuélien associe souvent l’étude de la couleur à travers l’expérimentation de différents matériaux et textures, des ombres et de la lumière.

 

« Vibrations » présente également des œuvres de 1010, artiste mondialement reconnu pour ses fresques murales. Ses étonnantes illusions d'optique en trompe l’œil jouent avec les perspectives et perturbent nos repères en créant des portails qui traversent les murs. Que ce soit sur une toile, au coin d’une rue, au détour d’un panneau publicitaire marqué par le temps ou sur des murs de béton, les créations de 1010 prennent vie sur tous les supports. L’artiste démontre alors une cohérence graphique forte créée grâce aux constructions hypnotiques et colorées qu’il répartit au quatre coins du monde.

 

Sans oublier Li Shirui, figure centrale de la scène chinoise contemporaine dont les recherches sont principalement basées sur le rapport entre l’espace et la lumière. Fascinée par les motifs visuels des lumières LED, qui font partie intégrante du paysage urbain chinois moderne, elle les métamorphose au biais d’illusions d’optique en jouant avec la perspective. Ses œuvres procurent un effet méditatif et apaisant qui enveloppe le spectateur dans une réalité alternative.

 

Enfin, à la jonction entre la peinture et la sculpture, le travail de Jan Kaláb est éminemment minimal. Les œuvres de l’artiste visuel tchèque apparaissent comme des micro-organismes agrandis, coexistant de manière fluide et naturelle avec leur environnement. Kaláb utilise une palette visuellement percutante, incorporant souvent des teintes de bleu fluo, de rose ou d'orange. Malgré leurs couleurs audacieuses, ses œuvres coexistent sans friction avec leur environnement, offrant ainsi une expérience visuelle d’un nouveau genre.

 

C’est donc en réactivant un courant artistique né au milieu du siècle dernier que Danysz Shanghai – the Bund démontre à travers « Vibrations », à quel point ces artistes de la nouvelle génération ont su s’épanouir sur la scène internationale repoussant les limites de ce courant ininterrompu en perpétuel développement, tout en s’enrichissant et s’emparant continuellement des nouvelles avancées de la science et de la technologie, ainsi que des possibilités offertes par les matériaux et les moyens de diffusion les plus récemment inventés.