• « 80 ans séparent Vasarely du jeune Felipe Pantone et pourtant s’ils s’étaient rencontrés, leurs discussions sur l’art et ses formes possibles eurent très certainement été sans fin. »
    - Magda Danysz

     

    Danysz Shanghai présente le deuxième volet de « Vibrations », du 5 novembre 2022 au 19 janvier 2023, l'exposition qui s'est tenue en 2019 chez Danysz Paris - Marais. Forte de son précédent succès, l’exposition optico-cinétique à la fois vibrante, participative et contemplative, évolue autour de noms historiques de l’art contemporain et laisse place à une nouvelle génération d’artistes. Plus de 70 ans après l’avènement de ce mouvement qui a su franchir les frontières, les artistes réunis au sein de « Vibrations », tels que 1010, Elias Crespin, Jan Kaláb, David Moreno, Felipe Pantone et Li Shurui apportent un discours nouveau qui a su tirer profit des nouvelles technologies.

  • Vibrations : un dialogue entre différentes générations
    "Vibrations", exhibition view, Danysz Shanghai

    Vibrations : un dialogue entre différentes générations

    Les artistes séléctionnés pour l'exposition s’inspirent tout en s’émancipant des grands maîtres des années 60, et mettent ainsi en lumière des formes abstraites géométriques, tendance englobant aussi l’art cinétique, qui continuent de bousculer les repères visuels. En effet, au-delà du dialogue international que la galerie Danysz défend depuis plus de 30 ans, il s’agit là d’un dialogue de différentes générations qui est proposé à travers l’exposition « Vibrations ».

     

    Il est dès lors essentiel de revenir aux origines de ce mouvement marquant afin de comprendre la complexité et la beauté de l’abstraction géométrique. En effet au sortir de la seconde guerre mondiale et épris par un vent de liberté, un groupe d’artistes se rejoint autour d’une esthétique nouvelle tout en refusant un académisme qui pourrait être lié à une tradition figurative.

     

    De Vasarely à Cruz-Diez sans oublier Soto et Le Parc, les éléments au cœur de leur art et qui les rassemblent sont ces formes claires et radicales. Au-delà de la narration, l’émotion trouve sa source dans la combinaison des formes et des couleurs. Théorisé par Vasarely en 1955 avec le « Manifeste Jaune », ce mouvement défend des idées fortes autour de l’art participatif, du dynamisme apportant ainsi les premiers fondements autour du multiple.

    • 1010 Qualia 06, 2021 Acrylic on canvas 150 x 120 cm 59 1/8 x 47 1/4 in
      1010
      Qualia 06, 2021
      Acrylic on canvas
      150 x 120 cm
      59 1/8 x 47 1/4 in
    • Li Shurui Bionic Cherry No.1, 2019 Acrylic on canvas on board ø 50 cm (x2), 21,5 x 44 cm ø 19 3/4 in, 8 1/2 x 17 3/8 in
      Li Shurui
      Bionic Cherry No.1, 2019
      Acrylic on canvas on board
      ø 50 cm (x2), 21,5 x 44 cm
      ø 19 3/4 in, 8 1/2 x 17 3/8 in
    • 1010, painting, courtesy Danysz gallery
      1010
      Qualia 03, 2021
      Acrylic on canvas
      156 x 126 cm
      59 1/8 x 47 1/4 in
    • Li Shurui Love for a Minority No. 1-4, 2018 Acrylic on canvas, board ø 30 cm (x2), ø 50 cm (x2) ø 11 3/4 in (x2), ø 19 3/4 in (x2)
      Li Shurui
      Love for a Minority No. 1-4, 2018
      Acrylic on canvas, board
      ø 30 cm (x2), ø 50 cm (x2)
      ø 11 3/4 in (x2), ø 19 3/4 in (x2)
  • Felipe Pantone : entre art et science
    Felipe Pantone, Integration System, 2018, Enamel and UV ink on aluminum composite panel

    Felipe Pantone : entre art et science

    Cette exposition collective présente des oeuvres de Felipe Pantone, artiste qui revendique l'exactitude et la rationalité, situant son travail à l'intersection entre art et science. Felipe Pantone revendique l'exactitude, la rationalité. Il fait usage de formes récurrentes qui sont comme une nomenclature, un tableau périodique, ou encore les briques d'un code qui auraient vocation à être à combinées à l'infini, dans un mouvement évolutif où l'artiste vient introduire des ruptures, dérèglements, changements d'échelle, ce qu'il appelle des « sauts dans l'espace ».

     

    Son travail consiste en un chaos maîtrisé qui se donne pour une représentation du monde à l'ère du numérique. Il invente un langage pictural qui s'efforce de rendre compte du dynamisme et de la versatilité de cette réalité digitale qui est la nôtre. De façon tout à fait littérale, on pourrait dire que Pantone peint internet.

     

    Dans le sillage des artistes de la mouvance optique et cinétique, et en particulier Carlos Cruz-Diez dont il revendique la filiation, il multiplie les projets dans l’espace public, cherche à rendre son art accessible au plus grand nombre en déclinant également son travail de studio sur des supports extrêmement divers, façades d'immeubles, centres commerciaux, murs publics, voitures, motos, péniche - la liste est longue. Felipe Pantone déploie une activité considérable et fait preuve d'une grande faculté à sans cesse se réinventer. En cela aussi, son œuvre est à l'image de notre époque.

     

    Felipe Pantone est né en 1986 à Buenos Aires et a grandi dans le Sud de l'Espagne. Il a étudié les Beaux-Arts à Leeds et à Valence. Son travail a été exposé dans des institutions internationales prestigieuses comme le Long Beach Museum aux États-Unis ou le Palais de Tokyo à Paris. Il vit et travaille à Valence, en Espagne.

  • Les sculptures dansantes d'Elias Crespin
    Elias Crespin, Dancing lines, 2022, aluminium, nylon, motors, computer, electronic interface, 50 x 15 cm

    Les sculptures dansantes d'Elias Crespin

    Vibration présente également les mobiles de l'artiste Elias Crespin. Composées de mailles métalliques modelées à la main ou d’éléments individuels de différents matériaux, ces sculptures forment un ensemble de figures géométriques. Suspendues à des fils en nylon presque invisibles reliés à des moteurs, dirigés à leur tour par une programmation informatique, ses sculptures dessinent doucement dans l’espace une danse et se transforment de façon presque imperceptible. Elles passent d’une forme à l’autre et de l’ordre au chaos suivant une chorégraphie créée par l’artiste. À cette recherche sur la forme, l’espace, le temps et le mouvement, l’artiste Vénézuélien associe souvent l’étude de la couleur à travers l’expérimentation de différents matériaux et textures, des ombres et de la lumière.

     

    Elias Crespin est né en 1965 à Caracas, au Venezuela, où il a étudié l'informatique à l'Universidad Central. Depuis 2008, il vit et travaille à Paris.  Une de ses installations est actuellement exposée en permanence au Musée du Louvre. Son travail a été exposé dans de nombreuses institutions internationales, notamment au Museum of Fine Arts Houston, à la Maison de l'Amérique Latine Paris, au Grand Palais Paris, à l'Espace culturel Louis Vuitton Paris, à la Fondation Boghossian Bruxelles, au Das Kleine Museum Weissenstadt, au Museum Haus Konstruktiv Zürich, à la Galería de Arte Nacional Caracas, à la Fundación Sala Mendoza Caracas ainsi qu'à la Biennale de Busan. Ses œuvres font partie des collections du Museum of Fine Arts Houston, Ella Fontanals-Cisneros Collection Miami, El Museo del Barrio New York, Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires, Museo Nacional de Bellas Artes Buenos Aires et Das Kleine Museum Weissenstadt.

  • Les illusions d'optique de 1010
    1010, Qualia 04, 2021, Acrylic on canvas, 150 x 120 cm

    Les illusions d'optique de 1010

    « Vibrations » présente également des œuvres de 1010, artiste mondialement reconnu pour ses fresques murales. Ses étonnantes illusions d'optique en trompe l’œil jouent avec les perspectives et perturbent nos repères en créant des portails qui traversent les murs. Que ce soit sur une toile, au coin d’une rue, au détour d’un panneau publicitaire marqué par le temps ou sur des murs de béton, les créations de 1010 prennent vie sur tous les supports. L’artiste démontre alors une cohérence graphique forte créée grâce aux constructions hypnotiques et colorées qu’il répartit au quatre coins du monde.

     

    Créant ses oeuvres sur des murs du monde entier, 1010 est devenu l'un des artistes urbains les plus reconnus sur la scène d'aujourd'hui. Il est largement connu pour ses peintures murales de grande échelle inspirées de l'Op-art. En 2010, l'artiste a commencé à explorer le concept de trouées abstraites, et au cours des dix dernières années, il a développé un style qui lui est propre. Il pulvérise des couches de couleur abstraite, produisant des formes biomorphiques irrégulières. Déclinées dans des teintes claires, les couleurs opèrent une gradation vers le centre sombre de l'oeuvre, produisant l'illusion d'une 3ème dimension. 

     

    La pratique en atlier de 1010 lui permet de travailler sur une échelle plus intime, en produisant des couches de papier découpé. Les expositions récentes de la galerie incluent The Art Behind Art, Marion Gallery, Panama (2019) et Eversion, Hashimoto Contemporary, San Francisco (2016). L'artiste avait précédemment créé une oeuvre ambitieuse sur le périphérique parisien, « le périphérique », couvrant plus de 3 500 mètres carrés de béton et une peinture murale pour les Dolphins de Miami dans un stade Hard Rock rénové en 2016.1010 vit et travaille à Hambourg, Allemagne.

  • Li Shurui: studies on light, color and space
    Li Shurui, Love for a Minority No. 1-4, 2018, Acrylic on canvas, board, ø 30 cm (x2), ø 50 cm (x2)

    Li Shurui: studies on light, color and space

    En se promenant à travers l'exposition « Vibrations », le visiteur est amené à découvrir des oeuvres de Li Shirui, figure centrale de la scène chinoise contemporaine dont les recherches sont principalement basées sur le rapport entre l’espace et la lumière. Fascinée par les motifs visuels des lumières LED, qui font partie intégrante du paysage urbain chinois moderne, elle les métamorphose au biais d’illusions d’optique en jouant avec la perspective. Ses œuvres procurent un effet méditatif et apaisant qui enveloppe le spectateur dans une réalité alternative.

     

    L'étude de la « lumière » et de la « couleur » et de leurs connotations culturelles constitue le cœur de la pratique artistique de Li Shurui. L'artiste est convaincu que l'utilisation de la « lumière » et de la « couleur » peut incarner, enregistrer et façonner les besoins et la spiritualité des individus dans différentes cultures et époques, ce qui est également lié à leur idéologie collective au sens large. Ces dernières années, l'artiste a développé un système plus complet de méthodes de travail. S'inspirant de ses expériences de vie, Li Shurui explore les limites du médium peint, ainsi que la nature fonctionnelle, sociale et politique de la lumière et de la couleur à travers une approche très personnelle. Li Shurui (née en 1981 à Chongqing) a obtenu son baccalauréat en beaux-arts à l'Institut des beaux-arts du Sichuan (SFAI) en 2004. Li a bénéficié en 2016 du programme de bourses new-yorkais du Conseil culturel asiatique (ACC). 

    • David Moreno Family Connection II, 2019 Carbon steel, silver, paint 58 x 28 x 78 cm 22 7/8 x 11 1/8 x 30 3/4 in
      David Moreno
      Family Connection II, 2019
      Carbon steel, silver, paint
      58 x 28 x 78 cm
      22 7/8 x 11 1/8 x 30 3/4 in
    • Elias Crespin Circuconcéntricos Alu Rouge, 2016 Painted aluminium, nylon, motors, computer, electronic interface ø 60 cm ø 23 5/8 in
      Elias Crespin
      Circuconcéntricos Alu Rouge, 2016
      Painted aluminium, nylon, motors, computer, electronic interface
      ø 60 cm
      ø 23 5/8 in
    • Jan Kalab Zone of Mystery, 2021 Installation 125 painted wood circles, nylon 200 x 200 x 200 cm 78 3/4 x 78 3/4 x 78 3/4 in
      Jan Kalab
      Zone of Mystery, 2021
      Installation 125 painted wood circles, nylon
      200 x 200 x 200 cm
      78 3/4 x 78 3/4 x 78 3/4 in
    • Li Shurui Crack in the Wind, 2017 Acrylic on canvas 140 x 487 cm 55 1/8 x 191 3/4 in
      Li Shurui
      Crack in the Wind, 2017
      Acrylic on canvas
      140 x 487 cm
      55 1/8 x 191 3/4 in
    • Felipe Pantone Integration System #11, 2018 Enamel and UV ink on aluminum composite panel. 24 x 45 cm
      Felipe Pantone
      Integration System #11, 2018
      Enamel and UV ink on aluminum composite panel.
      24 x 45 cm
    • David Moreno Family Connection I, 2019 Carbon steel, silver, paint 62 x 30 x 90 cm 24 3/8 x 11 3/4 x 35 3/8 in
      David Moreno
      Family Connection I, 2019
      Carbon steel, silver, paint
      62 x 30 x 90 cm
      24 3/8 x 11 3/4 x 35 3/8 in
    • Elias Crespin dancing lines, 2022 aluminium, nylon, motors, computer, electronic interface 50 x 15 cm 19 3/4 x 5 7/8 in Edition of 8 plus 1 AP
      Elias Crespin
      dancing lines, 2022
      aluminium, nylon, motors, computer, electronic interface
      50 x 15 cm
      19 3/4 x 5 7/8 in
      Edition of 8 plus 1 AP
    • Felipe Pantone Integration System #3, 2018 Enamel and UV ink on aluminum composite panel 82 x 38 cm 32 1/4 x 15 in
      Felipe Pantone
      Integration System #3, 2018
      Enamel and UV ink on aluminum composite panel
      82 x 38 cm
      32 1/4 x 15 in
  • À la jonction entre peinture et sculpture : les micro-organismes de Jan Kaláb
    Jan Kalab, Yellow Drops, 2021, Acrylic on canvas stretched on hand-made wooden frame, 120 x 150 cm

    À la jonction entre peinture et sculpture : les micro-organismes de Jan Kaláb

    Enfin, à la jonction entre la peinture et la sculpture, le travail de Jan Kaláb est éminemment minimal. Les œuvres de l’artiste visuel tchèque apparaissent comme des micro-organismes agrandis, coexistant de manière fluide et naturelle avec leur environnement. Kaláb utilise une palette visuellement percutante, incorporant souvent des teintes de bleu fluo, de rose ou d'orange. Malgré leurs couleurs audacieuses, ses œuvres coexistent sans friction avec leur environnement, offrant ainsi une expérience visuelle d’un nouveau genre.

     

    Jan Kaláb est devenu une figure éminente de la scène artistique urbaine après la chute de l’ancien Bloc de l'Est. Dans les années 1990, il fonde un groupe emblématique, le DSK, qui par la suite se révélera déterminant pour l’introduction du graffiti en République Tchèque, et même au-delà. Aujourd'hui, Kaláb travaille à la jonction de la peinture et de la sculpture. Son langage est devenu minimal et essentiellement abstrait, produisant des formes curvilignes irrégulières. Ressemblant à des bulles, comme dans Dark Purple Ameba (2019), ces objets légers et défiant la gravité semblent se déplacer dans l'espace, se heurtant les uns aux autres et changeant de forme.

     

    Les œuvres de Kaláb apparaissent comme des mircro-organismes agrandis, coexistant de manière fluide et naturelle avec leur environnement. L'artiste utilise une palette visuellement percutante, incorporant souvent des teintes de bleu fluo, de rose ou d'orange. Rappelant des éléments d’architecture, malgré leurs couleurs audacieuses, ses œuvres coexistent sans friction avec leur environnement, offrant ainsi une expérience visuelle d’un nouveau genre.

  • Les ensembles architecturaux indéfinis de David Moreno
    David Moreno, Family Connection I, 2019, Carbon steel, silver, paint, 62 x 30 x 90 cm

    Les ensembles architecturaux indéfinis de David Moreno

    Le travail de David Moreno a des propriétés cinétiques. Les yeux se perdent dans les entrelacs de ces hachures et interstices qui laissent filtrer le jour à travers elles. L'artiste parait ainsi donner raison à la phrase célèbre de Le Corbusier: « l'architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière.»

     

    Les sculptures de David Moreno présentées dans l'exposition font partie de la série « Family Connection ». Ces architectures indéfinies qui peuvent s'apparenter à des nichoirs modernistes, sont ici reliées par de multiples arcs métalliques comme autant de liens qui unissent des personnes à des lieux, des lieux à leurs habitants ou les membres d'une famille les uns aux autres.

     

    Les sculptures de l'artiste davsont comme des esquisses. Elles représentent une architecture imaginaire qui se situe à mi-chemin entre le modèle 3D et l'objet fabriqué, entre le concept et la réalisation. C'est pourquoi les œuvres semblent si légères : elles ne sont pas entièrement matérialisées. Elles appartiennent encore au domaine de la pensée. Ces ensembles architecturaux semblent encore en cours de conceptualisation. La main du créateur est comme suspendue, prête à ajouter un élément ici ou là.

     

    David Moreno est né à Barcelone en 1978. Avec une formation initiale en architecture, il se consacre très vite à sa pratique artistique et expose depuis 2006 dans des galeries et musées à travers le monde. Il vit et travaille aujourd'hui entre Barcelone et Rotterdam.

  • Stay tuned for more:

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