Wang Ruohan : Walk on Neon Arc

Au cours de ses promenades quotidiennes, il n'est pas rare que Wang Ruohan s'arrête pour dessiner un moment suspendu, une action inhabituelle ou simplement un geste particulier qu'elle vient d'observer et qu'elle souhaite en quelque sorte, immortaliser. L'observation du monde et des humains qui l'habitent fait partie de son processus créatif. Elle puise une grande inspiration en étant attentive à son environnement,  une activité qu'elle trouve particulièrement "agréable et relaxante."

"C'est tellement amusant d'observer les gens - qu'ils soient en train de travailler ou bien d’interragir avec d’autres", explique-t-elle. Aussi, bon nombre des personnages joyeux qui se promènent dans ses œuvres découlent directement de ces souvenirs particuliers de la vie urbaine qu'elle enregistre et réinterprète dans ses toiles. Du point de vue de Wang, les choses les plus simples s'avèrent être une source d'inspiration artistique pour elle. Comme elle le dit : "Mon travail porte sur la nature simpliste de l'humanité".

Cela se reflète dans sa simplification ludique des objets et des comportements humains. L'un des éléments les plus récurrents de son vocabulaire, une paire de jambes en train de marcher, évoque le caractère chinois 人, qui signifie « Homme » ou « peuple », et agit comme un raccourci symbolique de la nature et de l'activité humaines.

Sonnant comme un haïku, le titre de l'exposition  « Walk on neon arc » reflète bien une facette complémentaire de l'artiste : Wang Ruohan écrit et peint des poèmes. La peintre livre souvent des poèmes mystiques qui se lisent à la lumière de ses œuvres. 

Avec ses vers, Wang illustre l'état de contemplation dans lequel on peut se trouver en regardant ses compositions aux couleurs apaisantes. N'ayant ni narration linéaire, ni arrière-plan culturel, ni caractéristiques individuelles, ses peintures donnent naturellement lieu à des interprétations très personnelles. Les créations de Wang sortent de l’ordinaire, elles sont empreintes d’absurde et de facéties, tout en étant fascinantes et relaxantes. Comme elle l'explique, elle désire « apporter de l'humour et des beautés légères ».

En utilisant la technique du collage pour briser, reconstruire et changer l'apparence originale des choses habituelles, l'artiste propose une nouvelle version de notre réalité, plus rêveuse.

" Je pense que mon travail est toujours en évolution, et son développement est comme un arbre. Je suis toujours en train de chercher et d'explorer le nerf principal de la création, et il y a toujours des petites divergences en cours de chemin qui me donnent envie de m'arrêter un moment pour essayer. " - Wang Ruohan

Diplômé de l'université d'art de Berlin, Wang avait déjà une solide expérience de l'illustration et du graphisme avant de s'installer en Allemagne. À partir de là, l'exploration des techniques de peinture et d'impression s'est faite tout naturellement. Puis sont venus l'animation, les installations extérieures, les œuvres murales, le stylisme... "C'est le résultat d'un désir d'être en constante évolution. En tant qu'artiste ayant étudié l'illustration, je ne voudrais pas exprimer mes idées uniquement sur papier." Cette variété de techniques permet à l'artiste de repousser ses limites : "les possibilités de chaque médium me motivent à explorer jusqu’où se situe le « trop », dit-elle.